Fermeture de deux écoles à Aurillac

Pour des raisons démographiques, économiques et parce que l’Éducation Nationale souhaite ardemment supprimer de nombreux postes de Professeurs des Écoles, Aurillac prend la décision de fermer deux écoles. Voilà une annonce que la majorité municipale s’était bien gardée de présenter aux aurillacois avant l’élection en mars dernier. Fermer deux écoles de notre ville, est une décision, ô combien symbolique.

Pour autant, nous ne pouvons pas réduire le débat à ce seul enjeu. Sur un ensemble de points, ce dossier a été géré d’une manière qui nous pose questions. Il pose surtout des problèmes aux parents et des questions aux enseignants de notre ville.

Le premier des écueils, qui n’a pas été évité, est la méthode qui a été employée dans la conduite de ce dossier où l’écoute des citoyens a été évitée avec application.

En effet, comment expliquer que les parents d’élèves et les enseignants des écoles concernées par les projets de fermetures aient été avertis une fois la décision prise et parfois de manière inopinée ? La concertation, ou même mieux, la co-construction d’un tel projet, ne se fait pas de manière unilatérale. Il ne peut uniquement être question d’aller au-devant des principaux concernés, pour seulement leur présenter ses modalités de mise en œuvre.

La concertation ce n’est pas, pour forcer un peu le trait, laisser le choix aux parents d’élèves, de la couleur des murs, et aux enseignants, celui de la couleur des rideaux des salles de classe.

Il aurait été utile, une fois le premier diagnostic réalisé, d’aller à la rencontre des parents d’élèves, des enseignants, d’envisager avec eux les différentes options possibles. Bref, de ne pas les mettre devant le fait accompli.

L’autre difficulté réside dans les conditions de scolarisation des élèves dans leurs nouveaux établissements qui semblent n’avoir été étudiées que de manière vaguement matérielle pour l’instant.

Une plus grande concertation aurait d’ailleurs permis un rapprochement intelligent entre les différentes équipes pédagogiques. De quoi préparer cette transition en douceur.

Personne n’est allé préalablement à la rencontre de l’ensemble des enseignants des écoles concernées pour mesurer la réalité et l’ampleur des conséquences pédagogiques et matérielles des restructurations et fermetures envisagées…

Aucune réflexion ne semble émerger concernant les déplacements des familles et des élèves entre les sites maintenus dans notre ville.

Concernant les arguments pédagogiques, utilisés pour justifier de cette décision de fermetures, ils semblent bien faibles pour l’heure. Au delà des effets de langage et de l’affirmation étrange selon laquelle « fermer deux écoles sauvera des postes d’enseignants », nous pouvons partager le diagnostic selon lequel le besoin de mixité sociale offre aux élèves un environnement et des conditions de réussites. Cependant, qui a organisé le manque de mixité sociale dans certaines écoles si ce n’est notre collectivité en autorisant toutes les dérogations . Alors même que le besoin d’école est avérée dans les quartiers populaires, nous fermerions une des seules écoles d’Aurillac qui se trouve en zone socialement fragilisée…

Nous pensons pour notre part, que des rapprochements d’écoles seraient l’occasion d’un plus grand brassage de populations, garant d’une meilleure mixité sociale, mais sans fermeture, en créant par exemple des écoles de cycles, en sauvegardant les petites structures fortes de leurs projets pédagogiques et de leur proximité avec les familles…

Fermer deux écoles, dont une dans un quartier déjà fragilisé, c’est aussi faire peu de cas du rôle que détient une commune en terme d’aménagement de son territoire communal. Certes des compensations sont envisagées, pour occuper les locaux actuellement dédiés aux écoles, mais tout cela nous semble bien éloigné des enjeux et ne garantit pas une amélioration des conditions de scolarisation pour les enfants de notre ville.

Tout le monde ici, et nous les premiers, aurions pu entendre ou soutenir un tel projet, si tous les acteurs avaient été associés plus en amont.

Nous pouvons tous entendre qu’il faille à certains moments faire des choix difficiles, encore faudrait-il que l’équipe municipale souhaite écouter et entendre ce que disent nos concitoyens.

Remonter