La Narse de Nouvialle bientôt exploitée ?

Cela fait 10 ans qu’on en parle, Célite France, société filiale d’un groupe américain qui exploite la diatomite près de Murat dans le Cantal, continue d’acquérir les terrains de la narse de Nouvialle.
Elle vient de creuser sur 2500 m² de cette narse, afin de faire les prélèvements en vue d’une exploitation industrielle. Prélèvement autorisé par la préfecture du Cantal. Cette immense zone humide renferme en effet un grande quantité de ce matériau blanc grisatre, extrêmement fin et léger, servant à de multiples usages, notamment comme filtre alimentaire.

Si quelques propriétaires se montrent rétifs à vendre leurs terres, pour nombre d’autres les prix proposés sont très attractifs et inespérés.
Il n’y avait guère que les écologistes et les pêcheurs pour défendre cette réserve d’eau potable. Les élus de la ville de Saint-Flour en aval et des communes environnantes commencent à percevoir le lien entre les défrichements, les drainages et les inondations plus nombreuses.
Les riverains, qui s’organisent en association, craignent une dévalorisation du foncier, un paysage dévasté avec des trous sur plusieurs hectares et des terrils de matériaux non exploitables, la rotation d’au moins 200 camions par jour transportant des matériaux volatiles et abrasifs. Ils s’interrogent sur la construction d’une route.

A ces arguments économiques, les associations de protection de la nature, Fédération de la Région Auvergne pour la Nature et l’Environnement (FRANE), le Conservatoire des Espaces et Paysage d’Auvergne (CEPA), Ligue de Protections des Oiseaux (LPO), se battent pour la préservation de cette zone humide remarquable de 300 hectares, classée en zone Natura 2000, riche en biodiversité, et immense réservoir d’eau potable. Le site accueille plus de 150 espèces d’oiseaux, pour la nidification et comme halte migratoire.Il abrite également des espèces protégées comme la loutre, le triton crêté ou le flûteau nageant.
La narse joue un rôle majeur au bon fonctionnement hydrologique de la Planèze dans le stockage et l’épuration des eaux.

La LPO a organisé une sortie régionale sur le site et convié les autres associations et la presse pour sensibiliser et mobiliser. Plus de cent personnes ont répondu présentes.

Avec ces associations, avec les riverains, les pêcheurs, chasseurs, agriculteurs et élus, un collectif de sauvegarde de la Narse de Nouvialle a vu le jour. Il fera pression sur l’Etat pour qu’il joue son rôle dans le cadre du grenelle de l’environnement et des conventions pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides.

Tous les défenseurs de la biodiversité sont bienvenus.

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